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𝙇𝙖 𝙧𝙪𝙚 𝙙𝙚𝙨 𝙁𝙤𝙪𝙧𝙨 (31 octobre 2021)



Le nom de cette rue située dans la vieille ville, nous renvoie à la notion de fours à pain, de fours banaux. Au Moyen Age, en vertu du « droit de banalité », conséquence du « droit de justice et de police», les seigneurs jouissaient de certains monopoles et obligeaient leurs « censitaires » ou contribuables, moyennant paiement d’une redevance, à moudre le grain, cuire la farine, c’est-à-dire le pain, pressurer les fruits, au moulin, au four, au pressoir seigneurial, que de son côté, le seigneur était obligé d’entretenir en bon état, ainsi que les chemins y conduisant. Il était donc impossible de cuire son pain ailleurs qu’au four seigneurial. Ces « banalités » comptaient parmi les droits les plus lourds et les plus détestés. Le four était généralement affermé à des boulangers appelés « fourniers ». On cuisait le pain pour la semaine, la quinzaine, parfois plus, de gros pains de mie sous une grosse croûte afin d’assurer la plus longue conservation naturelle. Les habitants devaient marquer leurs pains et même donner une bûche de bois pour le cuire. Pour éviter les incendies, les fours formaient des constructions indépendantes sous la forme de petits bâtiments rectangulaires. Au XVIème siècle, les banalités étant tombées en désuétude, les fours sont devenus communaux et donc accessibles à tous. Mais le droit de banalité n’a été officiellement aboli qu’en 1793. On a fait appel à des boulangers qui vendaient leur propre pain, mais la réglementation établie par la municipalité était très stricte. « 𝘓𝘦𝘴 𝘣𝘰𝘶𝘭𝘢𝘯𝘨𝘦𝘳𝘴 𝘴𝘰𝘯𝘵 𝘵𝘦𝘯𝘶𝘴 𝘥𝘦 𝘧𝘢𝘪𝘳𝘦 𝘥𝘶 𝘱𝘢𝘪𝘯 𝘥𝘦 𝘵𝘰𝘶𝘵𝘦𝘴 𝘭𝘦𝘴 𝘲𝘶𝘢𝘭𝘪𝘵é𝘴 𝘴𝘶𝘳 𝘭𝘦𝘴 𝘵𝘢𝘳𝘪𝘧𝘴 𝘲𝘶𝘪 𝘭𝘦𝘶𝘳 𝘴𝘦𝘳𝘰𝘯𝘵 𝘳𝘦𝘮𝘪𝘴. 𝘐𝘭 𝘭𝘦𝘶𝘳 𝘦𝘴𝘵 𝘥é𝘧𝘦𝘯𝘥𝘶 𝘥𝘦 𝘷𝘦𝘯𝘥𝘳𝘦 𝘥𝘶 𝘱𝘢𝘪𝘯 𝘢𝘶-𝘥𝘦𝘴𝘴𝘶𝘴 𝘥𝘶 𝘱𝘳𝘪𝘹 𝘧𝘪𝘹é 𝘱𝘢𝘳 𝘤𝘦 𝘮ê𝘮𝘦 𝘵𝘢𝘳𝘪𝘧. 𝘓𝘦 𝘱𝘢𝘪𝘯 𝘦𝘹𝘱𝘰𝘴é 𝘦𝘯 𝘷𝘦𝘯𝘵𝘦 𝘥𝘰𝘪𝘵 ê𝘵𝘳𝘦 𝘥𝘦 𝘣𝘰𝘯𝘯𝘦 𝘲𝘶𝘢𝘭𝘪𝘵é 𝘦𝘵 𝘣𝘪𝘦𝘯 𝘤𝘶𝘪𝘵. » Quant aux marchands et négociants en grains, « 𝘪𝘭 𝘭𝘦𝘶𝘳 𝘦𝘴𝘵 𝘥é𝘧𝘦𝘯𝘥𝘶 𝘥𝘦 𝘭𝘦𝘴 𝘨𝘢𝘳𝘥𝘦𝘳 𝘦𝘯𝘧𝘦𝘳𝘮é𝘴 𝘤𝘩𝘦𝘻 𝘦𝘶𝘹 ; 𝘪𝘭𝘴 𝘥𝘰𝘪𝘷𝘦𝘯𝘵 𝘵𝘰𝘶𝘫𝘰𝘶𝘳𝘴 𝘢𝘷𝘰𝘪𝘳 𝘭𝘦𝘶𝘳 𝘮𝘢𝘨𝘢𝘴𝘪𝘯 𝘰𝘶𝘷𝘦𝘳𝘵, 𝘦𝘹𝘱𝘰𝘴𝘦𝘳 𝘦𝘵 𝘮𝘰𝘯𝘵𝘳𝘦𝘳 𝘤𝘦 𝘨𝘳𝘢𝘪𝘯 𝘦𝘵 𝘭𝘦 𝘷𝘦𝘯𝘥𝘳𝘦 𝘢𝘶 𝘱𝘳𝘪𝘹 𝘤𝘰𝘶𝘳𝘢𝘯𝘵 𝘴𝘢𝘯𝘴 𝘱𝘰𝘶𝘷𝘰𝘪𝘳 𝘦𝘯 𝘪𝘯𝘵𝘦𝘳𝘳𝘰𝘮𝘱𝘳𝘦 𝘭𝘢 𝘷𝘦𝘯𝘵𝘦 𝘵𝘰𝘶𝘵 𝘭𝘦 𝘵𝘦𝘮𝘱𝘴 𝘲𝘶’𝘪𝘭𝘴 𝘦𝘯 𝘰𝘯𝘵 𝘥𝘢𝘯𝘴 𝘭𝘦 𝘮𝘢𝘨𝘢𝘴𝘪𝘯. 𝘐𝘭 𝘦𝘴𝘵 𝘢𝘶𝘴𝘴𝘪 𝘥é𝘧𝘦𝘯𝘥𝘶 𝘥𝘦 𝘷𝘦𝘯𝘥𝘳𝘦 𝘥𝘶 𝘣𝘭é 𝘨â𝘵é 𝘰𝘶 𝘥𝘦 𝘭𝘢 𝘧𝘢𝘳𝘪𝘯𝘦 𝘥𝘦 𝘮𝘢𝘶𝘷𝘢𝘪𝘴𝘦 𝘲𝘶𝘢𝘭𝘪𝘵é. 𝘐𝘭 𝘦𝘴𝘵 𝘢𝘶𝘴𝘴𝘪 𝘥é𝘧𝘦𝘯𝘥𝘶 𝘥𝘦 𝘷𝘦𝘯𝘥𝘳𝘦 𝘥𝘶 𝘣𝘭é 𝘴𝘶𝘣𝘮𝘦𝘳𝘨é (𝘪𝘯𝘰𝘯𝘥𝘢𝘵𝘪𝘰𝘯𝘴). » N’oublions pas que le manque et la spéculation sur les blés sont une des causes de la Révolution Française. Voir à l’angle avec la rue Mondon le joueur de cornemuse (+/- XVème). A noter aussi plusieurs « pontils » servant à solidariser les maisons les unes aux autres, ainsi que les restes d’un support de « tablier » d’une boutique.

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